Rythme infernal, pression, solitude… Le burn-out n’épargne personne. Les dirigeants d’entreprises du BTP portant souvent à bout de bras tous les aspects de leur entreprise peuvent eux aussi être exposés au risque de surmenage.
Mais comment reconnaître les sources de stress qui conduisent au burn-out ? MBTP, la mutuelle des professionnels du Bâtiment et des Travaux Publics vous aide repérer les signaux d’alarme.
Comment définir le burn-out ?
Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel est d’abord dû à un stress important et répété. Il se traduit par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Ce n’est ni une dépression ni une maladie psychique. Le burn-out s’installe progressivement et plus ou moins insidieusement sur un laps de temps pendant lequel l’individu va voir son état tant psychique, physique, qu’émotionnel se détériorer :
- manque d’énergie,
- sensation de faiblesse,
- fatigue chronique et tensions musculaires,
- troubles de concentration et de mémoire,
- tendance à l’isolement,
- angoisse,
- émotions incontrôlées…
15,6 % des dirigeants du BTP sont exposés
Selon l’étude réalisée par la Fondation MMA Entrepreneurs du Futur en mai 2017, le stress serait la première cause du mal-être des dirigeants (58 %). En effet, un dirigeant sur quatre déclare que son niveau de santé s’est détérioré lors des 5 dernières années. Aujourd’hui, 72 % des dirigeants disent éprouver du stress (ils étaient 67 % en 2016).
Selon l’Observatoire Amarok, un dirigeant de PME sur six (15,6 %) se trouve en état de surmenage professionnel ou est fortement exposé au risque de burn-out. 74% des dirigeants de PME ne se sentent pas véritablement entourés et 45% d’entre eux se sentent isolés. C’est là, le facteur unificateur de la solitude du dirigeant.
Les artisans sont particulièrement touchés
Le burn-out guette également les artisans du Bâtiment. En effet, une étude réalisée par Bpifrance Le Lab en collaboration avec l’Observatoire Amarok met en évidence que les 3 millions d’artisans et d’indépendants travaillent en moyenne 55 heures par semaine, avec des pics de 80 heures.
Plus les artisans ont des difficultés (manque de trésorerie, incertitudes sur l’avenir de l’activité, surcharge de travail), plus ils prennent sur eux-mêmes et travaillent plus pour compenser une baisse de chiffre d’affaires.
À long terme, cette surcharge de travail a deux conséquences : réduction du temps de sommeil et réduction du temps consacré à la famille ou à soi-même. Ce qui renforce le sentiment d’isolement et le risque d’épuisement professionnel…
Burn-out et BTP : mieux le connaître pour mieux l’éviter
Pour éviter le risque d’épuisement professionnel en tant que chef d’entreprise du Bâtiment, il est nécessaire de repérer les signes précurseurs d’un « craquage ». La mutuelle MBTP vous donne quelques pistes pour tenter de prévenir un burn-out professionnel imminent.
- Savoir repérer les signaux d’alarme
Manque d’énergie, troubles du sommeil, troubles de la concentration et de la mémoire, sentiment d’impuissance, angoisse, émotions incontrôlées, tendance à l’isolement… sont autant de signes d’un surmenage professionnel.
La solution : ne pas hésiter à consulter un professionnel de santé et faire un bilan de santé au moindre doute. - Mieux gérer son temps et la charge de travail
Vouloir tout gérer soi-même, ne jamais rien déléguer et sans informer quiconque de sa charge de travail est l’une des premières causes de l’épuisement professionnel. C’est pourtant un équilibre indispensable à trouver afin de trouver un rythme de travail « humain ». Cet équilibre est essentiel, pour vos collaborateurs comme pour vous-même. Une gestion optimale de votre temps favorise aussi l’efficacité et le bien-être du cadre.
La solution : le chef d’entreprise ou l’artisan doit savoir s’entourer, c’est souvent un antidote à ce fameux sentiment d’isolement. Pour travailler mieux, il est essentiel d’optimiser la communication avec l’ensemble de ses collaborateurs et ses équipes. Cela vous permettra de vous préserver pour garder une relation au travail saine et équilibrée.
- Apprendre à se connaître
La compétition ajoutée à l’ambition et au business sont parfois synonymes d’objectifs irréalisables. Ils génèrent du stress supplémentaire inutilement. En tant que dirigeant d’une entreprise dans le Bâtiment, il est indispensable de prendre du recul pour se fixer des objectifs plus réalistes et accessibles.
La solution : apprenez à reconnaître votre mode de fonctionnement, vos limites, vos besoins et à les respecter.
- Savoir dire « non »
Le chef d’entreprise du BTP, « homme-orchestre », est très souvent sollicité, par ses salariés, ses partenaires, mais aussi ses clients et ses fournisseurs. Savoir dire « non » intelligemment est parfois une nécessité. C’est un marqueur de maturité et d’assurance qui permet de se faire respecter, de préserver son entreprise, de ne pas se laisser submerger ou de tomber dans la spirale infernale du burn-out.
- S’autoriser à souffler, se ressourcer, se déconnecter
S’autoriser à faire une pause est essentiel. Couper son téléphone le soir et le week-end, faire du sport, de la relaxation, des loisirs… Ces temps de pause doivent être programmés longtemps à l’avance pour mieux anticiper sa charge de travail.
La solution : équilibrer ses vies professionnelle et personnelle en adéquation avec ses valeurs, cloisonner les deux le plus possible afin de les préserver, l’une comme l’autre.
SP18/FCR455
En un coup d’oeil !
Plus d’un dirigeant de PME sur six est exposé au syndrome d’épuisement professionnel (ou burn out) et près des 3/4 souffrent de stress.
Il y a des signes qui ne trompent pas : troubles de la concentration, du sommeil, angoisse, tendance à l’isolement… C’est le moment de réagir pour éviter le burn-out !