Zoom prévention BTP : Les risques psychosociaux

2 min de lecture

Horaires décalés, gestion des délais, charge de travail… Les salariés du BTP n’échappent pas au stress et à ses corollaires : l’anxiété et éventuellement, la dépression. Il est cependant possible de prévenir ou de limiter ces risques psychosociaux, pour le bien-être des travailleurs comme pour celui de l’entreprise.

État des lieux

Si ce chiffre peut sembler minime face à ceux d’autres maladies professionnelles (MP) du BTP comme les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les surdités dues au volume sonore des chantiers, (5 102 TMS et 80 atteintes auditives reconnues comme MP en 2020(2)), salariés et chefs d’entreprise du bâtiment et des travaux publics n’en sont pas moins soumis à un stress quotidien pouvant avoir un impact sur la vie de l’entreprise.

Pour quelles raisons ?

Dans le secteur, indique l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), ce sont « les délais souvent tendus et la co-activité, l’isolement de certaines équipes par rapport à la hiérarchie et les nombreux changements de programme » qui sont le plus souvent à l’origine du stress.
L’institut identifie notamment deux « situations dangereuses » :
1- Le déséquilibre entre les missions du salarié et les moyens dont il dispose.
2 – Les possibles « violences externes », c’est-à-dire les agressions des riverains face aux éventuels désagréments causés par les travaux (bruit, déviation routière, difficultés d’accès aux commerces…).

Les métiers les plus touchés

Les chefs de chantier et les conducteurs de travaux sont particulièrement exposés du fait de leur position intermédiaire.
Néanmoins le stress n’épargne pas non plus les ouvriers, en prise directe avec le terrain, ni les chefs d’entreprise, guettés par le « surinvestissement » dans le travail et le syndrome d’épuisement professionnel (« burn out »)(3).

Les répercussions physiques et émotionnelles

Les symptômes de stress chez les travailleurs :

  • troubles du sommeil ;
  • irritabilité ;
  • problèmes digestifs ;
  • maux de tête ;
  • douleurs musculaires et articulaires.
Worker hard working at construction site he tired and disconsolate. The civil engineer made a mistake, he was very stressed. Damage the structure of the building causing a breakdown.

À terme, ces maux peuvent laisser place à des maladies cardio-vasculaires, aux TMS (à cause des tensions musculaires répétées) et à la dépression, sans compter les risques accrus d’accidents du travail : les risques d’accidents de la route et de chutes, par exemple, sont plus grands dans les périodes de stress(4).

Les répercussions pour l’entreprise

Arrêts de travail, absentéisme « longue durée », turn-over des équipes… Le stress désorganise le travail et peut se révéler coûteux pour l’entreprise, en termes d’image comme de productivité : la charge de travail d’un absent qui doit être absorbée par ses collègues, difficultés de recrutement, besoin de formation pour les nouveaux arrivants nécessitant l’investissement des autres salariés.   

Comment limiter les risques ?

pictogramme

L’employeur est tenu de « prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale » de ses salariés (art. 4121-1 du Code du travail). Le stress est un risque psychosocial et doit, à ce titre, figurer dans le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER).

Au moment de faire un diagnostic de la situation, il convient d’identifier les postes et les situations à risques propres aux réalités de l’entreprise. Certains salariés, isolés ou nouvellement embauchés, peuvent être plus exposés que d’autres aux facteurs de stress(5).
Pour faire le diagnostic, il est possible de se tourner vers les organismes de prévention comme l’OPPBTP, la Carsat ou encore l’Assurance Maladie qui proposent des outils.

Ensuite, des mesures adaptées pourront être mises en place :

Comment s’en sortir ?

Régulièrement en contact avec le public, les travailleurs du BTP sont particulièrement exposés aux incivilités et aux violences verbales(6). Ces incidents répétés peuvent engendrer des pics de stress et finir par provoquer anxiété et mal-être. Face à cette situation, il ne faut pas hésiter à solliciter le soutien de sa hiérarchie. Il est aussi possible de trouver un interlocuteur, au sein, par exemple, de la médecine du travail.

Sur le plan personnel, des séances de sophrologie peuvent aider à prendre du recul sur les situations de tension, tout comme un travail avec un psychologue.


Ces prestations peuvent être prises en charge par la mutuelle MBTP.

N’hésitez pas à vous renseigner !


(1) et (2) Livret statistique de la sinistralité AT-MP 2020 du CTN B (Industries du Bâtiment et des Travaux Publics), Caisse Nationale de l’Assurance Maladie – direction des Risques Professionnels

(3) Fédération Française du Bâtiment

(4) https://www.lemoniteur.fr/article/risques-psychosociaux-le-btp-aussi-est-concerne.765014

(5) et (6) https://www.preventionbtp.fr/chantiers/risques/les-risques-psychosociaux-un-enjeu-pour-la-sante-des-salaries

SP22/FCR0321

En un coup d’oeil !

Le stress touche de nombreux salariés du Bâtiment et des Travaux Publics.

Les délais serrés et les interactions tendues avec le public sont des sources de stress.

Le stress peut être coûteux pour l'entreprise : arrêts de travail, désorganisation des équipes, difficultés de recrutement... 

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