Savez-vous ce qu’est un IPA ? C’est un Infirmier en Pratique Avancée, dont le travail se situe à mi-chemin entre celui d’un infirmier classique et celui d’un médecin. Gros plan sur un nouveau métier appelé à se développer, notamment pour le suivi des plus de 5 millions de malades chroniques en France.
Stéphanie Malartre est infirmière depuis une quinzaine d’années en hématologie, au Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon. En 2016, elle intègre un protocole de suivi de patient avec délégation médicale et c’est naturellement qu’elle devient l’une des premières IPA du centre en 2018, au moment de la création officielle de la fonction :
C’est la grande nouveauté du métier, la botte secrète des IPA : la possibilité de prescrire, que ne possèdent pas les infirmiers « classiques ». Elle est encadrée par décret(1) et s’intègre dans un protocole consenti par le médecin, l’IPA et le patient, dont la situation médicale doit être stabilisée.
Une approche médicale complémentaire à celle du médecin
La stabilité de l’état de santé du patient et la confiance mutuelle sont les deux conditions essentielles à l’intervention de Stéphanie. En alternance avec le médecin, que le malade soit hospitalisé pour une cure de chimio- ou d’immunothérapie ou qu’il consulte en ambulatoire, l’IPA propose des consultations de 40 minutes au cours desquelles il est possible de faire un point médical et psychosocial.
Stéphanie Malartre,
Infirmière en pratique avancée (IPA) au centre Léon-Bérard.
Un rôle essentiel dans la coordination des parcours de soins
Apporter un regard « généraliste et complémentaire » à celui du médecin est l’un des points forts des IPA, souligne Pascale Sontag, adjointe à la Direction des soins sur les parcours, au centre Léon-Bérard, qui rappelle la formation continue à laquelle se soumettent ces professionnels qui doivent, en plus de leur expérience, être titulaires d’un master spécialisé.
Cette spécificité est d’ailleurs marquée par les domaines d’intervention très larges des IPA. En-dehors de l’oncologie et de l’hématologie, ils sont amenés à intervenir, à l’hôpital ou en ville, auprès de personnes souffrant :
- de maladies rénales chroniques,
- de maux relevant de la psychiatrie et de la santé mentale,
- de maladies chroniques stabilisées : suites d’accident vasculaire cérébral, artériopathies,
- de maladies cardio-vasculaires, insuffisances respiratoires, diabètes de types 1 et 2, maladies d’Alzheimer, de Parkinson et épilepsie.
Le rôle central des IPA dans la prise en charge des patients, le soutien apporté aux médecins et leurs compétences élargies sont également reconnus par la création de trois nouveaux forfaits par la Sécurité sociale, codifiés selon les mêmes bases qu’une consultation médicale.
Un métier amené à se développer
Si le métier d’IPA doit encore gagner en notoriété auprès du grand public, les formations font le plein parmi les professionnels : d’ici 2023, la loi de modernisation du système de santé prévoit l’implantation de 5 000 IPA partout en France, en hôpital ou en ville(2).
Alice, infirmière depuis 12 ans dans un grand hôpital lyonnais, en fera partie. Elle a repris ses études cette année pour obtenir son master afin de « valoriser les compétences acquises jusque-là » et « d’évoluer en gardant l’examen clinique et le lien avec les patients comme cœur de métier ».
SP21/FCR0356
En un coup d’oeil !
Le métier d'infirmier en pratique avancée (IPA) a été créé par décret en 2018.
Grâce à ses consultations, l'IPA fait le lien entre le patient et le médecin. Il a la possibilité de prescrire des examens ou la poursuite d'une thérapie.
L'IPA peut travailler au sein d'un hôpital ou en ville. Il joue un rôle crucial dans le suivi des patients atteints de maladie chroniques.