Sur le million de salariés que compte le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics, 12 % sont des femmes. Nelly Allard, co-gérante de la société Bourguignon Dal’Alu, à Saint-Romans, en Isère, est l’une d’entre elles. Retour sur le parcours d’une « Femme Dirigeante » attachée à la transmission des compétences aux jeunes générations.
Comment êtes-vous venue au BTP ?
Après une expérience de 15 ans dans l’industrie informatique, puis de 8 ans dans l’enseignement, j’ai souhaité devenir mon propre employeur. Avec Pascal, mon mari, issu du monde du transport, nous avons acquis une société de zinguerie aluminium de 8 personnes en 2005 et l’avons développée de manière significative puisque nous sommes désormais 25 collaborateurs.
Y a-t-il un regard spécifiquement féminin sur le BTP ?
Sans aucun doute ! Les femmes sont volontaires et visent l’excellence professionnelle. Elles apportent un regard neuf et une complémentarité qui permettent à l’entreprise de progresser sur de nombreux points tels que la qualité de vie au travail ou la sécurité sur les chantiers.
On constate, au travers des échanges que nous pouvons avoir au sein des groupes Femmes Dirigeantes de la FFB (Fédération Française du bâtiment), que leur présence permet souvent une évolution positive des pratiques de l’entreprise avec une amélioration des conditions de travail et du climat au sein de la structure.
Que faut-il faire de plus qu'un homme, quand on est une femme dans le BTP ?
Tout d’abord, je pense que les femmes qui choisissent les métiers du bâtiment doivent lutter contre les préjugés encore présents sur les chantiers et dans les réunions d’encadrement, même si ceux-ci tendent à disparaître progressivement. Pour ce faire, elles doivent prouver plus que leurs homologues masculins leur légitimité par leurs compétences techniques et managériales.
Que faut-il faire, d'après vous, pour inclure encore plus de femmes dans le secteur ?
Faire la promotion des métiers du BTP auprès de tous les jeunes et insister auprès des jeunes filles et jeunes femmes pour leur montrer que les métiers, même techniques, sont à leur portée. Aujourd’hui, la profession se dote d’équipements toujours plus performants qui permettent aux femmes d’être aussi à l’aise que les hommes sur les chantiers. Enfin, la diversité des métiers du BTP est un atout majeur pour celles qui cherchent de véritables opportunités de progression.
Que diriez-vous à une jeune fille qui hésiterait à intégrer la filière du BTP ?
Je lui conseillerais de se renseigner auprès de la profession, de ne pas hésiter à solliciter les groupes femmes dirigeantes et à vaincre une potentielle crainte de ce monde très masculin. Cet univers saura sans aucun doute l’accueillir avec enthousiasme si elle sait montrer ses compétences et ce qu’elle peut apporter à l’entreprise.
Photo : Aurélie Gaude, tous droits réservés. SP21/FCR0096