À l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, ce vendredi 2 avril, gros plan sur une expérimentation innovante et lyonnaise : la Ligne bleue. Cette proposition de réaménagement des transports en commun lyonnais (TCL), par et pour les personnes autistes et neuro-atypiques, est soutenue, entre autres partenaires, par la mutuelle MBTP.
« L’enquête de terrain a révélé de multiples difficultés pour un public vulnérable comme les personnes autistes : environnement insécurisant, problèmes de compréhension des plans, de la signalisation, des sens de circulation, confusion entre les informations utiles et la publicité », constatent Jean Mathy, le philosophe consultant et Guillaume Bourdon, le designer, qui constituent le duo Les Traducteurs.
Les professionnels ont donc imaginé une nouvelle manière d’aménager l’espace des transports en commun, pour le confort des personnes autistes mais aussi, plus largement, pour tous les usagers qui pourraient s’y sentir désorientés : personnes âgées, enfants ou visiteurs étrangers.
Un aménagement repensé
Abords des stations, circulation dans les espaces du métro, attente sur le quai et trajet, Les Traducteurs ont identifié quatre points-clés pour optimiser les déplacements de chacun. Ils ont aussi imaginé divers aménagements :
- différenciation des couleurs pour les lignes et les sorties de métro ;
- numérotation des sorties ;
- pictogrammes représentant les monuments emblématiques de la ville pour mieux s’orienter ;
- balisage de parcours dans les stations avec des messages empathiques (« Bravo, vous avez déjà parcouru 150 mètres ! ») ;
- des « espaces de sérénité ».
Des lieux pour souffler
Ces « refuges de tranquillité », reconnaissables à leur bleu apaisant, sont visibles dans les stations Brotteaux et Perrache, déjà aménagées, et où la Ligne bleue sera expérimentée pendant 8 mois, avant, peut-être, d’être pérennisée et élargie à d’autres territoires.
Les Traducteurs et leurs partenaires auront alors gagné leur pari : « Permettre à chacun de gagner en confort, en autonomie et donc en liberté de mouvement dans les transports en commun et l’espace public ». Et cela, grâce à la participation de tous, à commencer par celle des plus fragiles, comme le résume Jean Mathy :
SP21/FCR0131