En France, plus d’un million de personnes travaillent dans la construction de bâtiments publics et privés et d’infrastructures telles que les routes ou les canalisations. Sur le terrain, les salariés du BTP sollicitent leur corps au quotidien, ce qui peut affecter leur santé. Ils sont nombreux à souffrir de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), à l’origine de plus de 77 000 accidents du travail par an dans le secteur (1).
État des lieux
En effet dans le BTP, les TMS représentent 87%(2)
des MP reconnues par l’Assurance Maladie.
De plus, les maladies causées par des « affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail » représentent à elles seules les 2/3 du total des maladies professionnelles du BTP.
Quels sont les principaux risques des TMS ?
Port de charges lourdes, gestes répétitifs, postures contraignantes… L’effort physique au quotidien a des répercussions sur la santé des salariés.
- Les TMS se traduisent généralement par des inflammations de l’épaule, du poignet, de la main, des doigts (syndrome du canal carpien) ou du coude.
- Dans une moindre mesure, ces maux touchent également le dos, avec des risques de sciatique et de hernie discale.
- Les autres TMS relevés par l’Assurance Maladie sont, par ordre de prévalence, les affections chroniques du rachis lombaire à cause du port de charges lourdes et celles qui sont dues aux vibrations des machines.
Comment l’entreprise peut limiter les risques de TMS pour ses salariés ?
Selon les professionnels de la prévention :
« Ces maladies au long cours, qui occasionnent des douleurs et des arrêts de travail pouvant dépasser 300 jours (3), ne sont pas inévitables »
Dans un premier temps l’employeur est dans l’obligation de faire figurer dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) un diagnostic pour prévenir et limiter l’impact des TMS. L’identification des situations à risques permettra de mettre en place des solutions adaptées.
L’entreprise peut se faire aider pour établir ce type de diagnostic par un ergonome spécialisé de l’Assurance Maladie ou l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment des Travaux Publics.)
Ces organismes proposent d’ailleurs des programmes de prévention spécialisés, qui peuvent même être subventionnés dans certaines conditions.
Les solutions de prévention des TMS passent notamment par :
évaluation correcte du volume des matériaux à utiliser, accès facilitant les livraisons, nombre de travailleurs nécessaires…
- pour diminuer les manutentions manuelles. Utiliser un robot à chape de carrelage pour aplanir et lisser afin de limiter les efforts physiques des opérateurs, par exemple. L’usage d’ergosquelettes ou d’exosquelettes comme l’Iron Hand®, conçu par le groupe Eiffage, pourra limiter certaines contraintes musculaires.
pour limiter la répétition des gestes sur de trop longues périodes.
temps d’éveil musculaire, étirements en fin de journée, port des charges lourdes à deux, postures de travail…
dans ce secteur, où l’on est parfois « dur au mal », bon nombre de salariés souffrent en silence, souligne Prévention BTP. Pourtant, le dialogue est essentiel, il permet aux salariés d’alerter les employeurs des difficultés rencontrées sur les chantiers et aux dirigeants de favoriser les bonnes pratiques. Sans l’adhésion des salariés, il sera en effet difficile de proposer des solutions pérennes et appliquées par tous.
Comment, individuellement limiter les douleurs ?
Il est possible de limiter l’apparition et les douleurs liées aux TMS :
Les séances de physiothérapie, de massages, de rééducation ou d’ostéopathie sont d’excellents compléments à un traitement médical, tout comme les soins tels que l’immobilisation de l’articulation grâce au port d’une orthèse. Toutes ces thérapies permettent d’atténuer les douleurs et d’éviter leur développement.
Ces prestations peuvent être prises en charge par la mutuelle MBTP
N’hésitez pas à vous renseigner !
(1) et (2) et (3) Source : Assurance maladie – livret de la sinistralité chiffres 2020 du CTN B.
En un coup d’oeil !
Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont la première maladie professionnelle (MP) dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics :
ils sont à l’origine de 77 000 accidents du travail par an dans le secteur !
Les gestes répétitifs et les postures contraignantes sont les principales causes des TMS, qui touchent principalement les épaules, les coudes et les mains des travailleurs.
Il existe des programmes spécialement pensés pour les entreprises du BTP pour limiter les risques de TMS.